mercredi, juin 28, 2006

Effet d'annonce avec des vieilles infos : stratégie boursière ? - Areva KK (8)

Cette information, ressassée déjà depuis de nombreuses années comme le montre les articles ci et , n'apporte rien à l'actionnaire privilégié d'Areva. Pour cela, le titre ne sort pas à la hausse suite à cet effet d'annonce. Par contre, à travers ces infos balancées au marché, Anne Lauvergeon continue à combattre de manière répétée et butée la décision du gouvernement de ne pas privatiser le groupe public.

Forte de la garantie d'être reconduite à la tête d'Areva, Lauvergeon et ses troupes montrent une belle assurance gorgée d'arrogance. Ils outrepassent leur rôle, lorgnent vers des stock-options plus gros qu'eux et jouent plus que jamais un jeu dangereux avec les intérêts de l'Etat.

En apesanteur = qui ne subit pas la gravité
Or, le groupe Areva souffre du syndrôme de se croire grand. En apesanteur au-dessus de l'implacable monde capitaliste, il croit faire jeu égal avec les autres multinationales étrangères. Or, il baigne dans son statut public qui le protège, mais le rend aveugle et sourd aux flammes et embûches de la jungle boursière. Areva, c'est un gros bébé qui veut voler de ses propres ailes, mais qui ne sait pas qu'il doit subir l'épreuve du feu initiatique et sortir métamorphosé et grandi. Pour le moment, une torpeur bienheureuse se lit sur les visages des cadres-dirigeants... Si l'ouverture du capital est consenti, demain, d'autres visages (américains) seront là et régneront sur la destinée du bateau Areva. (et à la fin, il coule !)

Les réticences d'un Thierry Breton sont ici justifiées, et Lauvergeon aurait tout intérêt à s'appuyer sur les conseils d'un Patrick Kron ou d'un Carlos Ghosn (pourquoi pas ?), capitaines d'industrie qui savent ce qu'est avoir un véritable projet industriel en bonne ordre et qui ont prouvé leur vraie valeur au combat.

mardi, juin 27, 2006

Mea Culpa Mal

Alors d'accord... le match livré par les Bleus ce soir a fait mentir bien des pronostics et des prédicateurs (dont votre serviteur fait parti). L'équipe de France s'est enfin réveillée, et espérons que la dynamique ne va pas baisser en 5 jours pour balayer les brésiliens.

Premier match du mondial des Bleus où je ne m'endors pas
Tout était bien en place ce soir : bonne circulation du ballon, les hommes en mouvement et une envie d'aller de l'avant (certes, un peu crispé et arc-bouté au début). Puis un péno (justifié) et un Riberi - trop encensé, plusieurs fois crucifié, plusieurs fois ressuscité - qui lance la machine et s'en va égaliser avant la mi-temps. C'est le déclic et ensuite, deux concrétisations qui s'enchaînent, presque logiquement. Dont ce magnifique dribble de Zidane tout en finesse et maîtrise. On voudrait des matchs comme ça à chaque rencontre.

Pourtant, la prochaine risque de faire plus de bruit que d'être réellement sympa. Trop de revanche dans l'air, trop de crispation des côtés... sauf si. Sauf si les Bleus se libèrent une fois encore et livre une bataille ouverte, en y mettant toute leur énergie. Comme ce soir. On se prend à rêver !

Collabos avec "l'Intelligence"

Il y a parfois du bon à être considéré comme un pays renégat : la France ne figure ainsi pas parmi les 14 pays "collabos" qui ont vendu leur neutralité et ont facilité la tâche des terroristes américains de la CIA. La puissance de l'argent et le pouvoir ont triomphé des valeurs et des Droits de l'Homme. Et les démocraties européennes ont été bernées un peu plus par le bras armé de l'une des plus belles réussites en matière de fachocratie : j'ai nommé les Etats-Unis ! A quand une véritable Europe ?

jeudi, juin 22, 2006

La recherche bafouée - Areva KK (7)

Exemplaire ! Précurseur ! Avant-gardiste ! Oui, encourageons le rapprochement entre la recherche privée et publique ! Que le contribuable paye pour que l’entreprise s’en mette plein les fouilles pour un minimum d’argent déboursé ! Mais pourquoi Areva parle-t-elle de changement de perspective ? Pourquoi la holding affirme qu’elle doit être prête à travailler avec les instituts de recherche public ?

C’est bizarre, mais a-t-elle la mémoire courte ? Areva bosse pourtant depuis toujours avec le CEA qui, tout Commissariat à l’énergie atomique qu’il est, est bien un institut public, financé par des fonds publics. Et nombre des brevets du CEA sont exploités et ont trouvé des applications concrètes sur les sites d’Areva. D’ailleurs, Areva n’aurait jamais pu devenir une industrie sans cette recherche. Alors pourquoi les affirmations de la Holding ?

Elle doit avoir oublié qu’elle a payé des royalties… ou alors, elle ne les a pas payé assez cher… ou elle cherche une issue honorable à son absence de vision industrielle et stratégique… ou bien, il s’agit d’une tentative d’instrumentalisation des chercheurs et des paillasses… ou encore … Bidon? Donneur de leçon ? Mauvais payeur ?

Les regrets du CSA, un rhinocéros dans la soupe ?

La scission du temps de parole de l’UDF, entre majorité et opposition, avait eu le mérite de montrer les faiblesses de l’institution. Ce retour en arrière, que l’on a tenté de faire oublier par quelque manœuvre de communication dénonçant le volume sonore des publicités, éclaire encore bien davantage sur les forces qui s’affrontent aujourd’hui dans la vie française.

On vit une drôle d’époque. La femme de Michel Colucci (alias Coluche) disait récemment à NPA que les comiques d’aujourd’hui s’auto-censuraient. Il n’y a pas que les comiques. Ce sont toutes les catégories socio-professionnelles de la société. Alors que les blogs, ces véritables lieux d’expression libre, explosent sur le net, les informations qui circulent dans la sphère médiatique et populaire sont de plus en plus formatées, lissées, orientées. Il n’y a plus de place pour défendre les vraies valeurs et ses convictions. Plus de place pour le pluralisme, la diversité de penser.

Les informations relayées et amplifiées ne sont que des cas particuliers dont on fait des généralités. Cela pousse au replis des masses sur elles-mêmes, à l’isolement et à s’enfermer dans un modèle de vie standard. On a peur !

Tu dois respecter la ligne du parti, être politiquement correct sous peine d’être ex-communié de la vie économique, pauvre fou ! Tu n’auras pas de travail, tu ne gagneras jamais la Star Ac’, tu ne pourras rien vendre, mon frère-consommateur !

Dans le sursaut du CSA, pourtant vénérable institution, système composé de gens aux bras plus longs que vous et moi, il y a un signe inquiétant qui fait indéniablement penser à Rhinocéros de Ionesco. La fascination entraîne la radicalisation, le sectarisme et finalement, le fascisme. Nous nageons déjà en plein dedans. Le CSA s’est fait emporter dans le courant porteur (d’ailleurs encouragé par l’UMP de Sarkozy, rappellons-le) avant de revenir en arrière.

Et puis, de vous à moi, depuis quand la télé régente-t-elle la vie politique ? N’est-ce pas l’inverse normalement ? Que se passerait-il si demain, Pujadas, habitué des remarques déplacées et navrantes, décidaient de « classer » Jean-Marie Le Pen dans l’opposition ? Le monde du petit écran souffre de mégalomanie… mais ne possède, ni ne reflète la vérité. Il est juste subversif. Ne l’oublions pas lorsque nous l’allumons.

mardi, juin 20, 2006

Par ici la sortie !

Peut-on diriger le pays lorsqu'on n'est pas à même de freiner ses ardeurs et ses mots ? L'hémicycle de l'Assemblée nationale n'avait pas la réputation d'être une cour des sages, mais avec à sa tête un acteur irresponsable, nous sommes dans la régression pure et dure.

Cherche camisole pour Premier ministre
Le choc est d'autant plus incompréhensible qu'il assène lui-même les mots "folie" et "lâcheté". Il aurait légitimité pour le faire s'il avait montré à la fois de la maîtrise de soi et du courage. Mais pour ce dernier, sa politique de l'autruche menée, entre autre, dans l'Affaire Clearstream, ne plaide pas en sa faveur. De même que son intention de porter plainte contre des journalistes parachève son oeuvre... liberticide et hautaine. Quant à sa folie, il vient d'en démontrer toute l'étendue. A crier ainsi, on aurait cru un vrai roquet ! Sarko enlève ton masque !

Cette situation fait les choux gras de l'UMP. La cabale se poursuit, sans que la démocratie n'en sorte vainqueur. A quand un grand coup de balai dans cette jungle ? Nous autres, électeurs, méritons plus de considération. De qui se moque-t-on en maintenant au pouvoir des gens sans foi, ni loi ?

dimanche, juin 18, 2006

Pour qui nous prennent-ils ?

Il y a des phrases qui font rire et Devedjian a l'air d'un mec qui possède beaucoup d'humour ! Après les histoires de dérives monarchiques au sein des institutions françaises (ah tiens, c'est nouveau ? vous allez y remédier ? vous avez la solution ? oui, je sais : la solution miracle s'appelle Sarko...), Patrick lance des blagues. Attention, ça faire mal ! Vous êtes prêts ? C'est un grand moment et Arthur n'a qu'à bien se tenir : "le capitalisme doit être moral" !

Voilà ! Ouf ! On espère qu'il n'y croit pas trop, parce qu'il risque de tomber de haut en se réveillant. Décidément, ces politiques sont de grands donneurs de leçons, propres sur eux et irréprochables. Surtout, on ne pourra pas les accuser de profiter du système quand l'occasion se présente. Non, on ne pourra pas !

Le gouvernement et l'équipe de France de football

Bienvenue chez les losers ! Il n'est nécessaire de faire les présentations, vous les connaissez que trop bien. Mais les analogies sont étranges entre les deux équipes, si l'on peut encore qualifier d'équipe cette somme d'individualités.

Côté droite, Villepin joue le bouffon de Chirac, tente des mesures sans consistances et ne récolte que des bleus qui vont encore réhausser l'aura d'un dangereux profiteur/usurpateur/canaille. Celui-là même qui, hier, traitait les banlieusards de racailles et envoie ses petits copains dénoncer la "dérive monarchie des institutions".

Côté tribunes, Domenech est peut-être en train de regarder les étoiles pour déchiffrer si sa troupe de pseudo-joueurs de foot va rester en lice. C'est vrai que l'on peut s'interroger après une débâcle - ce match nul inéluctable.

Au final - non, non, pas pour les Bleus - il y a des coups de botte au derrière qui se perdent pour les uns et les autres. Les premiers ne méritent qu'une bonne dissolution (avant que l'Affreux remonte dans les sondages par quelque action orchestrée de marketing politique) et les seconds, un bon remaniement de fond et le "recrutement" de joueurs qui en veulent. Allez, du balai !

mercredi, juin 14, 2006

La sphère médiatico-politico-économique chez les caribous

Il y a parfois des petits évenements qui nous dressent les poils et qui nous effraient en même temps : ce genre de rencontre en est l'exemple même ! Réunir sous un même toit, politicards, lobbyistes, royalistes, pdg de tous poils et journalistes, pose un vrai problème de démocratie.

Cela prouve une fois de plus, s'il y en avait besoin, que la perte d'influence des politiques est réelle. Pire, elle témoigne de leur compromission et donc, de l'absence de neutralité dans la gestion des affaires, de la recherche des profits immédiats, totalement à l'encontre des missions premières de la politique (planification, orientation, organisation de l'Etat...). Le crime de lèse-majesté est d'autant plus critique qu'il concerne une institution comme l'ONU, où se jouent le sort des nations. La concomitance des acteurs économiques, médiatiques et politiques à ce niveau n'est pas sans répercussion, mais constitue bel et bien une menace pour le libre-arbitre de chacun.

Avec des structures économiques qui prônent une efficience mathématique à l'encontre des valeurs humanistes, des acteurs politiques assoiffés de pouvoir qui ne possèdent qu'une vision à court terme, et des pantins-manipulateurs de masses... nous sommes indéniablement engagés sur la voie de la déchéance. Mais où sommes-nous exactement sur la pente savonneuse ?

Tu es né rouge ou bleu ?

Droite vs gauche, capitalisme vs social, la brute vs le truand, etc. Quel découpage primaire du monde ! Avec ce pitoyable classement de l’UDF dans l’opposition, le CSA ne fait pas exception (pourquoi le ferait-il d’ailleurs ? il n’est qu’un miroir déformant de plus, une loupe agrandissant la fange de la race humaine partagée entre les chanteurs à tue-tête de la Star Ac’, les pleurs de miss France, les facéties pathétiques des housewifes désespérées, les private joke de Bern,Youn, Cauet et consorts, les policiers scientifiques américains et la bidoche purulente sous le scalpel du Dr Ross). Le plus drôle, c’est que ce « conseil supérieur » vient de perdre toute aura, ce cabinet de vieux sages n'est pas indépendant, ni ne jouit d'une quelconque liberté. Comme aux US, la censure guette et est une arme/prolongement/instrument du pouvoir.

Bref, ainsi va la vie manichéenne à la française : les bons contre les pas-beaux. Ne pourrait-on pas s’arrêter un moment et revoir le découpage ? Cette armoire avec uniquement 2 tiroirs est insupportable. Surtout, elle ne laisse aucune place à des idées différentes comme un capitalisme modéré, l’agriculture et les services de proximité, une vraie décentralisation... Ce que nous serons sans doute obligés de faire avec la paupérisation des ressources de la planète. Sans être militant écolo, on comprend bien qu’il y a des choses à faire, mais ce serait priver de pouvoir des importants « mÔssieurs » de la Capitale. Alors que les régions, les « pays » ou départements pourraient avoir de l’autonomie. Il s’agit de renforcer la démocratie participative, puisque c’est au niveau local qu’il peut y avoir un retour direct entre les élus et le peuple. Ce qui fait que certaines décisions se prennent à Bruxelles, d’autres à Paris et d’autres en région. On ne dépouille pas Pierre pour habiller Jacques, on apprend juste à vivre ensemble, différemment. Cela s’appelle l’adaptation. C’est un gros mot en politique !

mardi, juin 13, 2006

Mais ils sont où ?

Mondial 2002, le retour. L'histoire avait pourtant bien commencé en 2006 avec des matchs de préparation, somme toute, concluants et même convaincants. L'équipe de France augurait d'un bon départ dans la compétition internationale. Cacahouète ! Patatras ! Le match contre la Suisse a ressemblé à tout, sauf à ça. Impossible de se trouver sur le terrain, de lancer une dynamique, de rester en mouvement et d'offrir des opportunités, les Bleus sont restés à côté de leurs pompes à crampons (à fric aussi ?). Mieux, l'équipe de Frei et de Gygax a même réussi à nous faire peur par son jeu en contre, mais la guigne passait d'un camp à l'autre et ce fût au final aussi "flat" que l'électro-encéphalogramme d'un... navet ! (Pourtant essentiel pour faire une bonne soupe et divertir les masses) La messe est dite : « psaume Corée 2002 - la France ne dépassera pas les huitièmes ».

vendredi, juin 09, 2006

Domenech et Sarko : derniers messages avant le Mondial

Commençons par parler de football. Domenech a finalement appelé Sidney Govou en équipe nationale en remplacement de Djibril Cissé blessé. La décision surprend quand on voit l’efficacité réellement mitigée du joueur lyonnais (5 buts pour un attaquant, c’est léger !). Il existe dans le championnat français des joueurs qui mériteraient une place à ce poste et qui se décarcasseraient plus que certains joueurs retenus.

Car l’équipe de France brille plus par ses stars que par sa motivation. Même si elle peut tirer son épingle du jeu par rapport à d’autres équipes nationales en reconstruction (Allemagne, Angleterre), la France ne convainc pas par son ambition. Et Domenech par le manque d'explications dans ses choix.

In english ‘Sharko’ is more explicite
Sarko de son côté a encore joué un coup fumant, étant le dernier homme politique à prendre la parole avant un mois de black-out politique. Les lumières se sont éteintes à Paris pour s’allumer à Berlin, capitale sportive, économique et politique du monde pour un mois. Fini d’entendre parler de Clearstream, des déboires de la droite, des engueulades à gauche, des éclats à 0,30€ des centristes, etc.

Sarko tire encore une fois les ficelles médiatiques et dernier à parler, il est en position de force et aura raison quoiqu’il se passe. Il s’est réapproprié la « sécurité » du pays (doutons d’ailleurs qu’il s’agisse d’un enjeu véritable, mais plutôt d’une atmosphère que tente d’exploiter les extrémistes de droite). Il y a une question qui taraude les esprits : où est le droit de réserve journalistique ? Plutôt que de faire la publicité de ce manipulateur de masse, ne serait-il pas plus pertinent pour les journalistes de faire des dossiers de fond et de voir les conséquences réelles des « éclats » sarkoziens ? Mais il semble que personne ne monte au créneau contre cet état de fait… plus qu’inquiétant. Comme l’amnistie de Guy Drut en plein affaire Clearstream ! Ah, fachisme (judiciaire, économique...) quand tu nous tiens...

Nous allons droit vers un autre 21 avril 2002, mais personne n’y prend gare. Comment faire pour éveiller les consciences ?

lundi, juin 05, 2006

Recherche bêta-testeur finlandais... - Areva KK (6)

Finlande : pays sauvage (et des oies) d'Europe du Nord, un peu l'Ukraine de la Scandinavie, porte d'entrée sur la Russie (et porte de sortie de la Russie vers l'Europe, on appelle ça une plaque tournante, dans un autre jargon... Zone de transit de l'uranium de retraitement ?), a abrité la recherche sur le nucléaire, en particulier sur l'eau lourde, au temps des nazis.
Bienvenue en Finlande ! Tervetuloa Suomeen !

Villepin visite Areva World
Ce lundi, Villepin a visité Areva World, en Finlande, où Lauvergeon s'est affairé à convaincre. Convaincre que le chantier était bien organisé et avancé, convaincre que l'EPR est un excellent choix et qu'il faut en produire en série en France. Objectif réussi, si on lit les propos rapportés. D'ailleurs, le choix de construire au moins un EPR en France lancé par Raffarin est ainsi officiellement entériné par Villepin. (On n'y reviendra plus là-dessus, les gars, enquête publique ou pas, Flamanville aura son réacteur de troisième génération !)

Pourtant la liste des progrès à réaliser par le maître d'oeuvre, Areva, est longue ! Car, sur le chantier d'Olkiluoto, Areva pêche dans plusieurs domaines, dont celui de la sûreté. Ce qui n'est guère rassurant. Le béton est poreux (Avis aux automobilistes de la future A41 : Areva et Bouygues vont faire le macadam, vérifiez vos roues de 25 pouces et vos amortisseurs. Ca va swinguer comme dans un Orangina ! - Funky phénomène ?) et les éléments de la cuve seraient loin d'être fiables. La raison ?

Elle tient en deux mots : mauvaise organisation ! Qu'on le veuille ou non, Areva est une holding. Profilée pour faire du business, c'est une structure qui avance à marche forcée vers... le mur ! Rentabilité, productivité, efficacité sont quelques-uns des maîtres-mots qui résonnent dans le grand hall de la rue Lepelletier. Ici, on ne fait pas dans les sentiments, on broie les difficultés, les situations... et les hommes qui composent l'édifice (le mythe de Frankenstein). Et Olkiluoto, c'est le pompon !

La génération Areva est dans un bateau...
La France n'a en effet plus de programme de construction intensive de centrale nucléaire depuis 20 ans. Ses ingénieurs qui, en 1981, étaient en pleine force de l'âge (35-40 ans) sont à présent à la retraite, ou y ont été mis de force lors de la mise en place des douillets plans de pré-retraite. Cette gestion déplorable (les spécialistes du knowledge management doivent dormir chez Areva) a conduit à un gap générationnel et à une perte de connaissance. Bilan : Areva rappelle régulièrement ses troupes trop rapidement mises au rebut pour pallier aux difficultés.

En Finlande, les "jeunes générations" sont donc envoyées au casse-pipe. Expérimentation au grand air (frais). Pas ou prou de préparation, un vrai Babel linguistique et des familles entières délocalisées dans les fjords finnois, où il n'y a rien à faire. Les voyages forment la jeunesse, c'est ce qu'on vous vend. Mais la réalité est autre : on ne se comprend pas, les conditions sont contraignantes pour les matériaux, on essaye d'apprendre sur le tas et on finit par s'y perdre dans les sous-traitants...

De toute façon ce qui compte, c'est que les Finlandais aient leur réacteur. On retrouvera donc des subventions de la France coulées dans le béton de cette "tête de série". C'est obligé. Car les 3 milliards d'euros des papetiers ne suffiront pas à rembourser les erreurs, les délocalisations, les consultants en pagaille, les solutions de rechange et des contrats onéreux car mal négociés faute de temps. Néanmoins, le "deal" arrange tout le monde. Areva finit son chantier et le gouvernement français peut prôner le nucléaire face au pétrole (en espérant que l'EPR sera massivement acheté par les américains et que Total continue ses bénéfices). Olkiluoto n'est pas un chantier, c'est un... capharnaüm !

jeudi, juin 01, 2006

Le mors aux dents - Areva KK (5)

Difficile de donner son nom à une holding et d'être obligé de se plier à la volonté des autres. Pourtant, Anne Lauvergeon et son clan va devoir s'y faire : son groupe n'ira pas en bourse, elle ne passera pas par la case départ et ne touchera pas ses stocks options...

C'est une mauvaise nouvelle pour le rapport Développement Durable 2006 d'Areva !

Prenez un bataillon d'une centaine de personnes plus "qualifiées" les unes que les autres, assisté de consultants payés rubis sur l'ongle, avec une floppée d'experts en tout genre issus des plus grosses banques françaises, le tout fourmillant pendant 6 mois dans un building du 9ème arrondissement. Calculez le nombre de pages imprimées, de cartouches d'encre, d'imprimantes flinguées, de transports empruntés (à destination des différents sites industriels, des différents pays et des anciens sièges), de serveurs mobilisés, de PC et de portables achetés, de communications téléphoniques, fax, de bureaux loués, de belles cravates données, de cafés distribués, de résistances de cafetières usées, de frais de ventilation en surplus, d'électricité gaspillées... (que de pétrole, que plastique, que métal, que de transport, que de pétrole !) sans compter les guronsans, les amphét', les anabolisants, les vitamines C, les cures thermales (et de désyntoxication), les nuits blanches, les engueulades à la maison, les empoignades entre services...

"Funky Areva" coûte cher... au citoyen français
...la pluie de chèques à signer à la fin du mois. Car oui, la facture de cette non-privatisation fût intrinsèquement très élevée. Rien n'était trop beau pour Areva. Pas même une belle campagne de publicité télévisée mondiale, rien de moins. Plusieurs millions d'euros (probablement supérieurs à 15 millions d'euros) ont permis de vendre une belle "image", propre - plus blanc que blanc -, d'un groupe industriel jusque-là innconnu. Mais si vous interrogez le quidam de la rue pour savoir ce qui se cache derrière ce "A" naïf, il ne sait pas qu'il s'agit d'un ogre nucléaire à 4 têtes ! Et un ogre qui se nourrit de nos contributions !

Car ce qui cloche chez Areva, c'est précisément ce schéma gagnant - gagnant - gagnant avec l'argent des français : d'un côté, je suis payé par EDF (donc par notre facture d'électricité, qui vient au passage de faire une hausse de +48% en un an - ceci explique cela ?), dans la foulée, j'exploite des brevets du CEA à tarif préférentiel et parfois même gratis, au vu leur ancienneté (le CEA, c'est un organisme de recherche, donc entièrement financé par l'argent public), je me régale avec les dividendes des contrats juteux que je signe avec les pays étrangers, et de l'autre, le moindre Arevaïens encaisse un généreux salaire, sans commune mesure avec la réalité d'une entreprise publique (est-ce étonnant, avec tout cet argent qui tombe en pluie sur le nucléaire français ?).

Et le tout rechigne à payer ses taxes, ses impôts et vocifère, alors que forces armées, services de l'ordre, sécurité du territoire et politiques de tous poils servent ses intérêts... C'est qu'il y a deux types d'hommes dans ce monde : ceux qui baignent dans la Soupe et ceux qui suent pour éplucher les légumes !