La greffe était trop belle... - Areva KK (15)
Il y a des comportements faciles chez Areva. La dernière affaire en date qui secoue la holding le rappelle mieux que tout.
Fin 2003, la société de contrôle Areva rachète T&D à Alstom pour 913 millions d'euros. En interne, la nouvelle est saluée comme une bonne opération financière (Alstom en voulait plus) et comme une consolidation du navire nucléaire. L'intelligencia d'Areva - les gestionnaires, les hauts cadres, les militaires et les "bien penseurs" du groupe - se félicite. T&D amène une extension considérable : un secteur d'activité complémentaire de l'activité de production de combustible et de construction de centrales. Mais plus que tout, T&D avec ses structures dans 80 pays devient une tête de pont tentaculaire idéale pour répandre la bonne parole.
Crachage dans la soupe ?
Certes, T&D n'est pas au mieux, mais tous les espoirs sont permis avec une restructuration musclée que, de toute façon, on mettra sur le compte d'une intégration dans le moule nucléaire. La greffe doit prendre ! Les gestionnaires de la holding sont confiants et à peine deux ans après la fusion forcée, fin 2005, ils se frottent déjà les mains des bons résultats engendrés par T&D.
Cette bonne santé affichée par l'ancienne branche d'Alstom a entretenu les gains de l'action Areva, jouant sans doute un rôle dans la réélection de Nan à la tête de la société de contrôle financier, faisant oublier la déconfiture d'Olkiluoto et la fin des contrats chez Cogema.
Aujourd'hui, avec cette affaire de cartel, Areva se défend d'avoir été au courant de quoi que ce soit. La mariée était trop belle et la holding crache dans la soupe ? Sûrement. En tout cas, elle crache sur Alstom. Et au travers de cet acte, Areba ne manque pas l'occasion de railler les "ennemis politiques" qui ont tenté un rapprochement entre le groupe d'énergie et de transport et la holding nucléaire. Elle a pourtant pris un gros risque.
Co-errance et effet de serre
Car quelle cohérence anime réellement Areva ? Le groupe reste totalement artificiel, composé de sociétés aux activités disparates dans un domaine sensible et facilement opéable s'il n'était pas - encore - protégé par les gouvernements successifs (qui entretiennent une situation de dominance économique à l'insu du consommateur final) : construction de centrales et btp, combustibles et secteur minier, éolien, transport et distribution d'électricité.
Il n'y a aucune cohésion interne et ce crachage dans la soupe va continuer à nourrir les gueguerres intestines (Framatome vs Cogema, donneurs d'ordre vs sous-traitants, gestionnaires vs ingénieurs...). Mieux. En hurlant au loup Alstom qui aurait manigancé des arrangements illicites, la holding discrédite son propre camp, sa propre capacité de discernement et l'image "plus blanc que blanc" qu'elle essaye de se donner. C'est qu'en fait, Areva est en danger : le groupe nucléaire n'a pas l'habitude de voir le dessous de ses cartes dévoilés. Menacé, il attaque. Quitte à fragiliser du même coup toute sa structure, ce puzzle artificiel qui le compose. Qui crache dans la soupe, fais déborder le vase !
La situation est donc bien paradoxale chez Areva. Alors que l'Europe vient d'encourager le nucléaire et indirectement la France, EDF et Areva, la holding tangue. Comme quoi, il est facile de se couronner champion anti-effet de serre et de se voir en défenseur de la planète. C'est autre chose de prouver sa bonne foi à travers son propre nuage de fumée ! Surtout quand on s'est évertué à gonfler un bon gros cumulo-nimbus à force de publicité édulcorée et d'un contrôle renforcé sur la moindre information filtrante. Opaque, vous avez dit opaque ?
Fin 2003, la société de contrôle Areva rachète T&D à Alstom pour 913 millions d'euros. En interne, la nouvelle est saluée comme une bonne opération financière (Alstom en voulait plus) et comme une consolidation du navire nucléaire. L'intelligencia d'Areva - les gestionnaires, les hauts cadres, les militaires et les "bien penseurs" du groupe - se félicite. T&D amène une extension considérable : un secteur d'activité complémentaire de l'activité de production de combustible et de construction de centrales. Mais plus que tout, T&D avec ses structures dans 80 pays devient une tête de pont tentaculaire idéale pour répandre la bonne parole.
Crachage dans la soupe ?
Certes, T&D n'est pas au mieux, mais tous les espoirs sont permis avec une restructuration musclée que, de toute façon, on mettra sur le compte d'une intégration dans le moule nucléaire. La greffe doit prendre ! Les gestionnaires de la holding sont confiants et à peine deux ans après la fusion forcée, fin 2005, ils se frottent déjà les mains des bons résultats engendrés par T&D.
Cette bonne santé affichée par l'ancienne branche d'Alstom a entretenu les gains de l'action Areva, jouant sans doute un rôle dans la réélection de Nan à la tête de la société de contrôle financier, faisant oublier la déconfiture d'Olkiluoto et la fin des contrats chez Cogema.
Aujourd'hui, avec cette affaire de cartel, Areva se défend d'avoir été au courant de quoi que ce soit. La mariée était trop belle et la holding crache dans la soupe ? Sûrement. En tout cas, elle crache sur Alstom. Et au travers de cet acte, Areba ne manque pas l'occasion de railler les "ennemis politiques" qui ont tenté un rapprochement entre le groupe d'énergie et de transport et la holding nucléaire. Elle a pourtant pris un gros risque.
Co-errance et effet de serre
Car quelle cohérence anime réellement Areva ? Le groupe reste totalement artificiel, composé de sociétés aux activités disparates dans un domaine sensible et facilement opéable s'il n'était pas - encore - protégé par les gouvernements successifs (qui entretiennent une situation de dominance économique à l'insu du consommateur final) : construction de centrales et btp, combustibles et secteur minier, éolien, transport et distribution d'électricité.
Il n'y a aucune cohésion interne et ce crachage dans la soupe va continuer à nourrir les gueguerres intestines (Framatome vs Cogema, donneurs d'ordre vs sous-traitants, gestionnaires vs ingénieurs...). Mieux. En hurlant au loup Alstom qui aurait manigancé des arrangements illicites, la holding discrédite son propre camp, sa propre capacité de discernement et l'image "plus blanc que blanc" qu'elle essaye de se donner. C'est qu'en fait, Areva est en danger : le groupe nucléaire n'a pas l'habitude de voir le dessous de ses cartes dévoilés. Menacé, il attaque. Quitte à fragiliser du même coup toute sa structure, ce puzzle artificiel qui le compose. Qui crache dans la soupe, fais déborder le vase !
La situation est donc bien paradoxale chez Areva. Alors que l'Europe vient d'encourager le nucléaire et indirectement la France, EDF et Areva, la holding tangue. Comme quoi, il est facile de se couronner champion anti-effet de serre et de se voir en défenseur de la planète. C'est autre chose de prouver sa bonne foi à travers son propre nuage de fumée ! Surtout quand on s'est évertué à gonfler un bon gros cumulo-nimbus à force de publicité édulcorée et d'un contrôle renforcé sur la moindre information filtrante. Opaque, vous avez dit opaque ?