mardi, mai 21, 2013

Tritium dans la Hague : l'effet papillon du nucléaire

Présence anormale de tritium dans l'eau de la Hague. Le reportage de France Télévision est explicite et cliquez ici pour y voir plus clair sur les conséquences.

Cette pollution radioactive n'est même plus niée par les pro-nucléaires.
La stratégie de négation absolue valable au moment de Tchernobyl n'a plus sa place désormais.
Le mot d'ordre est à la contamination générale ! Oui, contamination générale. L'air est contaminé, le sol est contaminé, l'eau est contaminée, etc.

Plus précisément, la nouvelle rhétorique est basée sur : "la faute de quelqu'un d'autre. Il a tout pollué AVANT. Nous, nous sommes propres, nous ne rejetons rien de nocif ni pour l'homme, ni pour l'environnement."

Le souci que pose ce nouveau théorème est qu'il est vicieux : la pollution ne dit en effet pas son origine. Une molécule de tritium ne porte effectivement pas d'étiquette avec la centrale qui l'a produite. Ainsi vous pouvez rajouter d'autres APRES et incriminer un autre pollueur.
Même si celui-ci est à l'autre bout de la planète.
Les pro-nucléaires n'ont pas peur d'y avoir recours. Ils osent même et c'est à ça qu'on les reconnaît : ce billet sur le blog de Médiapart en est la plus belle illustration, son auteur ayant rencontré des salariés d'Areva et d'EDF qui lui expliquent que, par effet papillon, la pollution relevée dans la Hague provient de... Fukushima !

Les pro-nucléaires qui respirent le bon air contaminé en Iode 131 (voir le blog de M. Servant) de Paris, en haut de leur grande tour de la Défense, n'ont cependant pas réussi à expliquer comment la concentration peut être plus forte ici, sur les côtes françaises, à 100 Bq/L, quand elle n'est que de 13 Bq/L dans les eaux de Fukushima.
Car Areva nous explique depuis des décennies que l'eau de mer dilue les rejets. Dans ce cas, après avoir traversé 3 océans, 2 mers et parcouru 20 000 km, les molécules serait 7 fois plus concentrées. Que devons-nous croire désormais ?

A ce stade de l'enquête, il importe aussi de savoir que le tritium rentre dans la composition des bombes nucléaires. Verra-t-on bientôt des dictateurs à la Kim Jong-Un au large de la Hague venir filtrer l'eau de mer afin d'obtenir leur bombe nucléaire ?

Plaisanterie à part, le pire de cette histoire demeure encore une fois l'absence de transparence de nos champions du nucléaire, Areva et EDF. Que s'est-il passé dans les réacteurs de Flamanville ou les bâtiments de l'usine de la Hague pour culminer à pareils niveaux ? Le silence des pro-nucléaires est assourdissant.

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