mercredi, septembre 12, 2012

A propos du mouvement "Barrez-vous"

Parce qu'il m'est impossible de répondre à cet article, je poste mon étonnement ici.

Bizarre la volonté de l'article de vouloir dégonfler le débat sur la place des jeunes dans la société. Certes le mouvement « Barrez-vous » n'apporte rien de neuf sur le fond. Il y a longtemps que des penseurs, tels Louis Chauvel (cf. interview réalisée en 2011 par un certain... David Abiker), tirent la sonnette d'alarme sur cette question. L'innovation de « Barrez-vous » concerne davantage la forme, l'ampleur et le public qu'il touche.

Pour cet article du site Métropolitaine, pourquoi aller chercher David Abiker et Élisabeth Lévy, tous deux journalistes, tous deux plus très jeunes, tous deux issus de l'Institut d’Études Politiques de Paris, tous deux polémistes à leurs heures et surtout, tous deux ayant des affinités en ligne droite – j'ai bien dit droite – avec l'opposition actuelle ?

Le premier tente d'emblée de nous faire croire que les chiffres mentent. Dans sa bouche, le chômage des jeunes passe de 20% à 9%, soit un meilleur résultat que les autres classes d'âge et 3ème meilleur score européen (sic). Il affirme que le chiffre est obtenu par un biais statistique – on présume qu'appartenant à l'ancienne majorité présidentielle, il sait de quoi il parle – et que les jeunes seraient en fait en études supérieures. Autrement dit, pour lui, 91% des 18-24 ans sont soit en études, soit à turbiner à l'usine. « On ne voit que ce que l'on ne veut bien voir », dit le proverbe. Pour M. Abiker, tout va bien dans le meilleur des mondes.

Quant aux propos d'Élisabeth Lévy, ils relèvent purement et simplement de la mascarade, voire d'un racisme primaire. Elle porte une accusation de jeunisme et ferme la porte aux jeunes sous peine de voir pousser des guillotines. Autrement dit, les jeunes n'apportent que violence et négation de l'autre (quelqu'un lui a dit que Mozart avait composé ses premières œuvres lorsqu'il n'avait que 6 ans ? Elle croit que la vie commence à 45 ans ?). C'est affligeant. Je n'imagine pas l'angoisse qu'elle ressent lorsqu'elle passe à proximité d'une école maternelle, croise des lycéens près de chez elle ou part voyage dans des pays où la moyenne d'âge dépasse à peine la vingtaine. Sa réaction conforte à la fois l'impression de vivre dans une gérontocratie et l'absence de place laissée pour la jeunesse.

Pis, au vu des arguments présentés, il en ressort que le débat sur la place des jeunes n'a pas lieu d'être. Il ne serait pas légitime. Circulez et subissez, il n'y a rien à voir ! Est-ce là tout ce que peut nous dire la société ? Elle devrait déjà arrêter de nous traiter comme des enfants.

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